jeudi 30 juin 2016

Luang Prabang

Après la Birmanie, je continue ma descente vers le sud et donc le Laos, le pays des éléphants.

Un peu comme en Birmanie, les gens sont très souriants et tout est très calme. Luang Prabang est une petite ville logée entre deux rivières et entourée de montagnes, idéale pour profiter un peu de la nature. A proximité il y a un camp d'éléphants. J'ai longtemps repoussé la balade à dos d'éléphant par peur que ce soit trop touristique, mais ici je me laisse tenter car l'endroit a l'air de bien s'y prêter.


C'est donc parti pour une heure de balade dans la forêt. On s'assoie d'abord à deux sur une petite nacelle. Je me retrouve avec un cinquantenaire australien hyper bon esprit, avec lequel j'ai beaucoup rigolé.


Puis, au milieu de la balade on nous fait passer devant, sur le cou de l'éléphant. A partir de ce moment là, la notion de stabilité n'existe plus, à chaque pas de l'éléphant je suis à deux doigts de tomber à droite ou à gauche avec le stress supplémentaire de voir une de mes tongs tomber. Et mine de rien c'est haut !


J'étais pas complètement en détente mais franchement on s'est bien marré.


A la fin on suit le Mékong, avec les montagnes en toile de fond...magnifique !


Au début de la balade j'ai confié mon appareil photo à un laotien qui nous accompagnait. Alors soit le type s'est senti investi d'une mission, soit il n'a jamais touché à ça et s'est donc lâché, car sans exagérer il a dû prendre plus de 60 photos !! J'arrivais plus à l'arrêter. Je vous raconte pas le temps que j'ai passé à faire le tri au retour. Même chose pour l'australien qui avait un iPhone et qui s'est retrouvé avec une mémoire vide.


Après la balade, direction la rive d'en face pour visiter une petite grotte, celle de Tham Pak Ou, où des fidèles viennent déposer des statues de Bouddha.




Puis sur le retour nous nous arrêtons dans un petit village qui fait ses propres whiskies et autres liqueurs.


Bien sûr on ne peut pas éviter la dégustation. J'aurais dû m'assoir avant de tremper mes lèvres là-dedans ! Un remake des "Bronzés font du ski".


Et pour finir la journée en beauté, direction les chutes de Kuang Si. Je ne m'attendais pas du tout à trouver ce genre de paysage.


Ce sont pour moi les plus belles chutes que j'ai pu voir. L'eau s'écoule dans des bassins superposés. La glaise qui s'y trouve donne une couleur très particulière à l'eau. C'est un vrai décor de cinéma, ça paraît complètement artificiel.



On peut emprunter un chemin très raide et très glissant pour arriver en haut des cascades. Là-haut, des petits ponts ont été posés pour traverser des canaux.


Pour ceux qui le veulent on peut meme faire une petite balade en radeau, on pourrait croire à une attraction de Disneyland.


Au pied des chutes on peut se baigner, ce que j'ai fait. L'eau est assez bonne et l'endroit paradisiaque donc on se détend. Et c'est quand on est bien détendu qu'on se prend une vilaine décharge dans les jambes ! Et oui, certains bassins sont peuplés des ces poissons qui mangent les peaux, souvent utilisés en ville pour que les touristes baignent leurs pieds. Sauf que là c'est la taille XL et lorsque ça mord, ÇA MORD ! Bon au final ça ne laisse pas de trace mais c'est l'effet de surprise qui est assez déroutant. J'avoue avoir pris un certain plaisir à regarder les nouveaux venus se lancer avec le sourire dans l'eau, pour tout d'un coup sursauter. Il faut donc bien choisir son bassin.


Le soir venu je me balade un peu dans la ville. Deux ponts en bambou permettent de traverser la rivière.


Je prends la direction du mont Phousi qui domine la ville pour un coucher de Soleil. La montée est parsemée de représentations de Bouddha.


Et d'en haut on voit parfaitement toute la ville.


Le Soleil se couche sur le Mékong.



A la nuit tombée, la rue principale fait place au marché nocturne. Ce qui est très particulier ici c'est que personne ne cri, voire même les gens chuchotent. Pour une fois j'ai trouvé le marché assez intéressant avec beaucoup de choses faites main et qui semblaient bien faites.


Le lendemain matin je me lève à 5h du matin pour assister au Tak Bat, la quête des moines. En effet chaque matin, des centaines de moines quittent leur monastère pour se voir offrir de la nourriture par les habitants. Un peu plus loin, des enfants pauvres tendent des sacs et les moines leur redonnent une partie de ce qu'ils ont reçu. Quelle leçon !



Mon arrivée au Laos a été particulièrement grandiose par la découverte d'un peuple simple, souriant, généreux et calme, ainsi que par des paysages extraordinaires. Luang Prabang est indiscutablement incontournable pour qui passe dans la region.


samedi 25 juin 2016

Lac Inle

Pour changer un peu, ici ce ne sont pas les pagodes que je viens voir. Le lac Inle est un grand lac d'altitude, peu profond (entre 1,50m et 6m pendant la saison des pluies) encerclé par les montagnes. Toute l'activité de la region tourne autour de ce lac.

Avant de rejoindre le lac je prends un vélo pour explorer la campagne environnante.


Je choisis de suivre un canal qui m'amènera au sud du lac d'où je pourrai revenir en bateau.


Tout au long de ma balade je peux vraiment observer de quoi est faite la vie locale, nettement menée par l'agriculture.



Le canal bifurque, je le suis et me retrouve dans la campagne profonde. Petite précision, les vitesses de mon vélo ne marchent pas et je suis bloqué sur le grand plateau. D'autre part seul le frein avant fonctionne, autrement dit, un excellent vélo pour les gens d'ici. Certains passages ont donc été assez folkloriques.


Durant ma balade je suis très souvent passé devant des écoles, j'étais surpris par le nombre. Chaque fois les enfants sont surexcités de me voir. Je ne pense pas que beaucoup de touristes passent par ici.


Je continue de longer mon canal et commence à me rapprocher du lac. Quelques locaux que je croise à pieds ont l'air de se moquer gentiment de moi, il doivent se demander ce que je fais là.



Je commence à voir quelques maisons sur pilotis, spécialité des villages proches du lac.


Je finis par arriver au bout du chemin et comme prévu le canal se jette dans le lac. On m'avait vendu le fait qu'il était très facile de trouver un bateau pour remonter, sauf que là où je me trouve il n'y a absolument personne. Je commence à comprendre pourquoi les gens que je croisais rigolaient. Je change d'endroit pour trouver un canal un peu plus grand avec un peu plus de passage, et je finis par trouver quelqu'un avec une mini pirogue sur laquelle il va falloir et que je fasse tenir mon vélo.


À chaque virage, la moitié du guidon est immergée. Le "pilote" me demande d'arrêter de bouger car ça tangue...sauf que je n'ai pas bougé d'un poil. Je ne serais pas étonné de finir à la nage.


Au final, mon "sauveur" n'a pas vraiment compris ce que je lui avais demandé, il me dépose je ne sais où. J'ai dû retrouver un autre bateau, cette fois un peu plus gros, qui, lui, m'a ramené jusqu'à mon point de départ.

Le lendemain je pars en excursion sur le lac. Il y a deux sortes de bateaux, les premiers sont de simples pirogues soit avec un petit moteur, soit tout simplement pilotées debout avec une rame tenue avec une jambe (essentiellement pour les pêcheurs), les seconds sont de grandes pirogues avec un moteur de tracteur qui fait un bruit d'enfer. Certains n'hésitent pas à les sur-charger.




En descendant le lac je vois quelques petites maisons sur pilotis, mais il ne m'a pas semblé qu'il s'agissait d'habitations.


L'artisanat est très présent sur le lac. Je m'arrête plusieurs fois pour observer leur savoir-faire. Le premier fabriquait des parasols en bois :


Puis dans un autre village, ce sont les tisserands :


Puis dans un autre encore ce sont les cheeroots que l'on fabrique, des cigares roulés à la main :


Je reprends ensuite la bataeau et traverse quelques villages.






Et rejoins les Padaung, ces "femmes girafes" :


Un peu de spiritualité quand même avec un passage au monastère Ngaphe, tenu par trois moines qui ont l'air de tourner un peu en rond.



Je dois ensuite emprunter quelques tous petits canaux pour accéder au marché.


J'ai beaucoup aimé ce marché car il semble être tel qu'il était il y a cent ans. C'est très brut, les fruits et légumes semblent avoir été cueillis trois minutes avant d'être exposés.





En remontant le lac je passe devant les fameux jardins flottants. Des bandes de terre assez épaisses pour y planter des legumes. Elles ont été agencées et attachées entre elles pour former d'immenses lieux de culture. Ce sont surtout les hommes qui y travaillent.



C'est assez innabituel de voir des tomates pousser juste au-dessus d'un lac.


Il est ensuite temps de rentrer.



Sur le retour je vois quelques pêcheurs qui tapent la surface de l'eau avec de longs bâtons, je pense pour faire fuire les poissons et les diriger vers leurs filets.



La region du lac Inle est magnifique. Il y a beaucoup de vie et de nombreuses choses à voir. J'ai particulièrement apprécié me perdre un peu dans la campagne, j'ai eu l'impression de me retrouver dans des endroits où les touristes ne vont pas et donc créer un peu la surprise auprès des habitants.

C'était ma dernière étape en Birmanie. Je vais devoir retourner à Rangoun pour ensuite m'envoler pour le Laos. La Birmanie est mon coup de cœur depuis le début de ce voyage. Le bouddhisme y est très présent, plus qu'ailleurs, et les nombreux temples et pagodes sont incontournables pour qui veut comprendre cette culture. La gentillesse des gens est surprenante car désintéressée. On ne m'a jamais poussé à la consommation, y compris sur les marchés et lors de quelques visites un peu touristiques. Les gens vous sourient et vous disent "Bonjour" juste comme ça. En discutant j'ai compris que le pays s'est beaucoup ouvert depuis ces trois dernières années. Mais ils partent de si loin qu'ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir. L'anglais n'est que très peu parlé, les coupures d'électricité sont fréquentes, et dans certains restaurants on vous regarde comme si vous aviez un tutu rose et un bonnet de bain sur la tête. Certains touristes semblent regretter cette ouverture par peur de perdre en authenticité, mais au contraire je pense que c'est une très bonne chose pour eux à partir du moment où des limites sont posées. D'abord, aujourd'hui il y a suffisament de structures pour accueillir les gens, auparavant il y avait plus de demande que d'offre. Les quelques grands hôtels qui ont été construits sont très discrets et ne dénaturent absolument pas les sites. Des distributeurs sont maintenant présents aux bons endroits, ce qui facilite énormément les choses et favorise le commerce, ce qui est positif pour les habitants. Les transports sont également meilleurs et donnent accès à de nombreux sites, amenant le tourisme et l'économie qui va avec à des régions auparavant pauvres. On est encore bien bien loin du pays très touristique, comme la Thaïlande par exemple. Les birmans semblent être beaucoup plus conservateurs, ce qui leur permettra vraisemblablement de poser les bonnes limites.