dimanche 31 juillet 2016

Darwin

Ça y est je pose le pied en Australie ! J'attendais ce moment depuis tellement longtemps. Et c'est par Darwin que je commence. Situé au nord du Territoire du Nord, Darwin est connu pour ses différents parcs, dans les terres, qui abritent une faune et une flore très diversifiées, mais surtout, qui retracent l'histoire des aborigènes dont certaines ethnies vivent encore totalement isolées du monde occidental.

À ma grande surprise il s'agit d'une toute petite ville, ou plutôt très étendue mais dont le centre est minuscule. En gros une seule rue principale. Par contre le front de mer est particulièrement agréable, un grand parc surplombe l'océan, j'y ai pique-niqué assez souvent.



Les plages quant à elles sont belles, mais absolument infréquentables car ici, si ce ne sont pas les méduses qui vous tuent en trois minutes, ce sont les crocodiles de mer qui vous attrapent. Et oui, les crocodiles se promènent aux embouchures et vadrouillent entre la rivière et la mer. De la même façon il est possible de croiser de petits requins dans les rivières...incroyable !


Le soir je profite d'un beau coucher de Soleil, c'était la première fois que je voyais un Soleil si gros et si rouge.


Pour reparler de la faune, lors d'un de mes piques-niques, j'ai vu de loin un très grand oiseau qui a attiré mon regard. Puis l'oiseau s'est rapproché jusqu'à passer au-dessus de moi...sans rigoler...Batman ! Une chauve-souris gigantesque, en plein jour, j'avais encore jamais vu ça. D'autre part, eux n'ont pas de rats, mais des espèces de marsupiaux, à mi-chemin entre un rat et un koala. C'est très drôle de découvrir des animaux que l'on a encore jamais vu.

Dans la rue on croise pas mal d'habitants d'origine aborigène. C'était la première fois que je voyais ce type de faciès. Ils ont la peau extrêmement noire et une forme de visage très différente de ce qu'on peut voir sur les autres continents. Par contre leur intégration avec la population blanche n'a pas l'air de s'être bien faite. Je les vois déambuler dans la rue et surtout dans le parc, saouls pour certains d'entre eux. Beaucoup s'invectivent et se battent, en tout cas durant mon passage c'est arrivé très fréquemment. Ils sont clairement les plus touchés par la pauvreté ici. C'est assez compliqué à comprendre quand on pense qu'ils étaient là avant et que finalement, l'homme blanc fait sa vie sur la terre des aborigènes, un peu à la manière des américains avec les indiens. Ce sera un thème assez récurrent durant mon voyage.

Le but de mon passage au nord et d'aller faire un tour de 3-4 jours dans les parcs de Kakadu et Litchfield. Il y a deux options, soit je paye pour un tour en groupe tout organisé, mais c'est extrêmement cher, soit je fais tout par moi-même. C'est plus compliqué mais la flexibilité est assez appréciable, je choisis donc cette dernière solution, par ailleurs moins coûteuse. Mes deux premiers jours seront donc consacrés à la visite de Darwin et à l'organisation de mon tour car il faut trouver de quoi camper et cuisiner. A ma grande surprise, après un bref tour en ville je ne trouve que du matériel pour vivre en autarcie totale, moi je veux juste dormir 2-3 nuits et ne pas mourrir de faim. Les réchauds qu'ils proposaient valaient pratiquement plus qu'un piano complet. Même Paul Bocuse n'a pas ça dans son restaurant. Quant aux tentes, je suis presque sûr que certaines avaient un cellier et une cave. Je pense que certains magasins profitent très largement de la situation. En discutant à droite à gauche j'apprends que je peux trouver mon bonheur chez BigW, Kmart et Bunnings qui sont d'énormes grandes surfaces à l'extérieur de la ville et qui vendent un peu de tout et pas cher, après tout ce n'est que pour quelques jours. Je saute donc dans un bus, et là-bas je trouve LA tente. Un simple dôme bien isolé de l'extérieur à 10 euros ! A ce prix j'imagine qu'elle est en sopalin, tenue par des cure-dents, mais bon ça fera l'affaire. Je loue ensuite une voiture et c'est parti pour les grands parcs australiens. Un peu plus loin sur la route je trouve un bon réchaud, et une espèce de minie marmite d'entrée de gamme...pas sur d'avoir bien fait. Je visais les prix les plus bas car j'anticipais de devoir tout laisser ici, n'ayant pas forcément la place dans mon sac.

Je prends d'abord la direction du "Kakadu Park" à environ 250km vers l'Est. Pour le rejoindre il faut passer quelques régions un peu désertiques, et sur la route je fais ma première rencontre avec un camion-train.


Plus tard j'en ai vu un avec une remorque de plus. En France ça ferrait le bonheur de pas mal de grévistes, y a de quoi faire un sacré barrage.

Durant ces quelques heures de route j'ai vu un nombre incalculable de kangourous écrasés. Apparement c'est un vrai fléaux ici, j'en ai également vu un traverser mais très loin devant moi. Et effectivement en discutant avec des gens qui conduisaient depuis longtemps ici j'ai compris que c'était le stress numéro un de tous les conducteurs.

Les paysages que je traverse me font beaucoup penser à l'Afrique du Sud, d'ailleurs je retrouve également les termitières géantes :


Ça me fascine toujours de voir de telles constructions faites par de si petits insectes. Rien n'est laissé au hasard, le système de regulation de la température est très complexe et se fait par l'intermédiaire d'une cheminée centrale permettant de laisser l'air chaud s'échapper vers le haut, mais également par de nombreux trous que les termites bouchent la nuit pour cette fois garder la chaleur. Certains constructeurs de bâtiment s'en inspirent d'ailleurs.


Certaines peuvent atteindre jusqu'à 6m de haut, et il y en a partout.


Puis j'arrive enfin à l'entrée du parc dont voici le très sympathique message d'accueil :


Puis le second message :


La couleur est annoncée.

Et c'est déjà l'heure de déjeuner, je vais pouvoir tester mon nouveau matériel ! Il y a beaucoup d'endroits pour se poser ici, des tables de pique-nique et parfois une arrivée d'eau (non potable) pour faire sa vaisselle.


En toute honnêteté je m'en suis très bien sortis avec mon petit kit de survie, par contre j'ai passé pas mal de temps à scruter autour de moi car les rivières et leurs habitants ne sont pas très loin.

Le premier site que je vais voir et Ubirr. Ici on trouve de vieilles peintures faites par des aborigènes. Il faut savoir que ces peintures sont toutes narratives, il y a donc toujours une histoire derrière le dessin qu'il faut essayer de comprendre.


Attention ces peintures ont environ 1000 ans, parfois un peu plus, mais parfois beaucoup moins. Il ne faut pas confondre avec les peintures que l'on peut trouver ailleurs dans le Monde, faites par les hommes préhistoriques. D'ailleurs, la plupart de ces dessins sont en réalité de l'art, ou parfois des histoires que l'on se raconte de générations en générations. Je ne veux pas paraître blasé mais certaines personnes avaient l'air de s'extasier devant l'extraordinaire technique utilisée...pour rappel à la même époque on construisait déjà des pyramides et on écrivait en hiéroglyphes. 


Juste au-dessus des peintures on peut escalader un peu les rochers :



Et là j'arrive sur un des plus beaux paysages que j'ai pu voir, pourtant relativement simple.


Et donc un des plus beaux couchers de Soleil sur l'Outback australien. Je ne peux pas vraiment exprimer ce que j'ai ressenti à ce moment là, mais c'était extraordinaire, l'impression de vivre un moment privilégié.


Le soir c'est le retour à la réalité...


Finalement la tente est parfaite. Il faut trois minutes pour la monter et une minute pour la démonter, et j'ai pas si mal dormi. Par contre je fais pour la première fois la connaissance des fourmis vertes. Il faut y faire très attention car elles peuvent provoquer de grosses démangeaisons, heureusement elles avaient colonisé un arbre un peu plus loin et ne sont pas venues m'embêter.

Le lendemain je visite d'autres sites (Jabiru et Nourlangie) connus pour leurs peintures aborigènes également. J'ai été assez fasciné par toutes ces histoires qu'elles racontent. Ce sont souvent des combats titanesques entre des hommes ou femmes qui finissent par se transformer en animaux tels que des pitons. Je pense que d'un certain côté tout ceci tente de donner un sens à cette faune, et de témoigner le profond respect que ce peuple avait pour la nature.

Ici, des gens en train de danser :


Une fine couche de silicone a été déposée sur les peintures afin de les conserver au maximum, je ne connaissais pas cette technique.

Puis vient le moment de faire un tour en bateau à Yellow Water. Cette rivière est absolument magnifique.


J'ai de la chance, je partage le bateau seulement avec un couple de hollandais et leur fille, et nous avons un guide pour nous quatre. Je pensais que le but serait de découvrir cette incroyable nature, et qu'avec un peu de chance on verrait un ou deux crocodiles. Mais pas du tout, on a fait à peine dix mètres et voici sur quoi on est tombé :


En fait la rivière est remplie de crocodiles, il y en a partout. A quelques mètres, l'un d'entre eux se fait des longueurs en dos crawlé juste devant nous :


J'avais l'impression d'être à la piscine municipale pour crocodiles.


Je pense que le plus impressionnant était celui-ci :


Il était gigantesque, on s'en est approché très près avec le bateau.



Ce qui effraie le plus finalement c'est qu'ils ne bougent pas d'un poil. Du coup ça laisse planer le suspens...terrifiant. Parfois il faut avoir l'œil car ils sont bien cachés. Par exemple, il y en a un au centre de cette photo :


Je ne suis pas un passionné d'ornithologie mais à priori il y a des espèces rares.





J'ai fait la découverte des "Jesus birds" qu'on voit malheureusement mal sur cette photo :


Pourquoi ce nom ? Parce qu'ils sont tellement petits et légers qu'ils marchent sur l'eau !

Le second soir je rejoins un camping situé à côté d'une ancienne mine, à Pine Creek. 



Voici ma maison et mon garage :


Cela faisait vraiment longtemps que je n'étais pas allé dans un camping et je dois dire que ça a été aussi intéressant pour moi que ma visite du parc. Je me suis baladé un peu car je n'avais pas idée de ce qu'il existait en terme de camping de nos jours. Certains voyagent en voitures avec leur tente (comme moi), d'autres en van, en camping-car ou avec une caravane, mais j'en ai vu qui se déplaçaient en maison avec terrasse ! Les gars doivent mettre au moins trois jours à mettre le truc en place. En gros c'est un minibus devant lequel ils étalent une terrasse en mousse. Puis ils déplient des trucs de partout, je m'attendais presque à voir sortir un stand d'autos-tamponneuses, ce sont des forains ou quoi ?! Je suis passé devant un type qui cuisinait et qui m'a fait bonjour de la main...il avait un tablier ! Qui emmène un tablier lorsqu'il part camper ? En fait je pense que ces gens sont beaucoup plus en galère lorsqu'ils rentrent chez eux que lorsqu'ils sont ici. De mon côté je cuisine dans l'herbe avec ma lampe frontale, et ma minie marmite commence à se déformer sous l'effet de la chaleur, quand même un peu curieux pour une marmite. Petite précision, j'ai un couteau en plastique qui fait également cuillère et fourchette, très pratique mais il faut s'organiser pour faire les choses dans l'ordre.

Après une nuit tout de même un peu fraîche je prends la route pour le "Litchfield Park" que je ne voulais pas rater. Là-bas on trouve de belles cascades  se jetant dans des lagons dans lesquelles on peu se baigner. Je commence par les Wangi Falls :


Une pancarte nous rassure en nous indiquant que le risque d'y trouver des crocodiles est très faible...ah bon parce qu'il y a un risque ? Je m'y baigne quand même mais je ne m'éloigne pas trop des autres personnes, on ne sait jamais.


Puis, celles que j'ai préféré, les Florence Falls :


Tout est assez bien organisé, on peut pique-niquer facilement au bord de l'eau, j'ai vraiment bien fait de venir jusqu'ici.



Sur le retour je passe devant un site assez particulier. Il s'agit d'un champ entier de termitières magnétiques. Il y a presque quelque chose de religieux dans leur disposition.


Et juste derrière, un feu est en train de se propager. En réalité, on en voit assez souvent, ce sont des feux déclenchés et contrôlés. Un peu comme pour les avalanches dans nos Alpes, les rangers déclenchent les feux avant qu'ils ne se produisent naturellement et ne deviennent potentiellement plus contrôlables. Parfois on peut apercevoir de très grandes flammes, et parfois même cela réduit la visibilité sur la route car la fumée se répend sur de nombreux kilomètres à la ronde.


Encore quelques kilomètres et je suis de retour à Darwin. Ces premiers jours passés dans le nord étaient incroyables. Je me sens beaucoup plus éloigné depuis que je suis ici que lorsque j'étais en Asie. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer mais je me sens vraiment loin, peut-être est-ce à cause des grandes distances, des grands espaces, de la faune et de la nature incroyable, tellement différente de chez nous.

Je quitte maintenant le nord pour rejoindre le centre cette fois, avec dans mon sac, une tente et un réchaud en plus.

vendredi 22 juillet 2016

Kuala Lumpur

Pour rejoindre l'Australie j'avais une escale de plusieurs heures à Kuala Lumpur en Malaisie. J'en ai donc profité pour sortir de l'aéroport et aller découvrir une nouvelle ville.

Comme, je pense, tous les touristes, je commence ma visite par les tours Petronas. A force de les voir dans des films je voulais les voir de mes propres yeux. Aux pieds, une grande esplanade pleine de touristes prenant la même photo que moi. 



Le temps ne s'annonçait déjà pas terrible à ce moment là.

De l'autre côté de l'esplanade, un grand parc où les habitants veinnent se baigner. Je crois que le soir il y a une sorte de petit spectacle avec des jets d'eau. 


Kuala Lumpur a absolument tout d'une grande ville asiatique, y compris des centres commerciaux partout, de quoi en faire une overdose. Mais globalement je dois dire que j'ai pas mal apprécié cette ville.

Je continue ma visite en passant par China Town. Le même que partout ailleurs, avec un marché particulièrement exiguë, et surtout occupé par tout sauf des chinois.


Un peu plus loin j'ai un bol incroyable, j'arrive pile au moment où ce spectacle se joue :


Quelle chance ! Évidemment c'est ironique, je n'ai absolument pas compris le sens de cette représentation, les acteurs avaient l'air perdu, et encore une fois le son était bien trop fort.

Puis...je me fais rattraper par l'orage...violent !


Du coup j'ai un peu écourté ma visite, mais j'ai quand même eu le temps de passer voir différentes mosquées.



En quelques heures il est possible de faire un bon tour de Kuala Lumpur si on n'est pas ralenti par l'orage. J'ai quand même pu me faire une impression et passer un bien meilleur moment que si j'étais resté à l'aéroport pendant 7h.