samedi 16 juillet 2016

Kep et Kaoh Tonsay

Je me retrouve donc à Kep à la recherche du beau temps, et j'ai bien fait puisqu'un grand ciel bleu m'attend ! Kep est tout au sud du Cambodge, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec le Vietnam. C'est une toute petite station balnéaire réputée pour son marché aux crabes. D'ailleurs, l'entrée de la ville annonce la couleur.


Je loge dans une guesthouses faite de bungalows à 2km du centre et de la plage. J'ai beaucoup apprécié cet endroit. Le propriétaire, particulièrement gentil, met à disposition des vélos...enfin des vélos cambodgiens, je pense que les hommes préhistoriques s'en servaient pour chasser le mammouth, en tout cas c'est très pratique. J'étais impressionné par la qualité des routes, toutes neuves et surtout au moins quatre voies de chaque côté alors qu'il n'y a personne et que la ville est minuscule, c'est vraiment intrigant. D'ailleurs les cambodgiens ne doivent pas être habitués à une telle largeur (et sans marquage au sol), du coup c'est un peu l'anarchie, ça roule autant à droite qu'à gauche, sans compter les chiens errants et les vaches couchées au milieu de la route.

Bon, le marché aux crabes est vraiment tout petit, mais on y trouve absolument tous les fruits de mer, je sens que je vais me régaler.



La plage principale n'a rien de spéciale si ce n'est qu'elle est au pied d'une petite colline, elle reste néanmoins très appréciable.


Le soir c'est assez calme, encore une fois, on est en basse saison et ça se ressent.


Je me suis bien fait plaisir sur les plats, notamment l'Amok de crabe, une feuille de bananier dans laquelle on déguste du crabe avec du riz et des épices. Par contre, dans absolument tous les restaurants dans lesquels j'ai pu prendre un verre, ou déjeuner, ou dîner, c'est la même chose...des rats gros comme des chats qui passent sous la table et des lézards qui tentent de se servir dans l'assiette...ragoûtant. Ce que je constate c'est que ça ne me fait absolument plus rien, voire ça me fait rire. Même chose pour les cafards ou blattes côtoyées dans les chambres, je crois que je commence à me faire à tout ça. Il y a trois mois j'aurais sauté au plafond en appelant les secours.
Bien sûr pour revenir le soir, les routes ne sont pas éclairées mais j'ai une dynamo sur ce qui me sert de vélo. Enfin ça c'était en théorie, car l'ampoule n'éclaire même pas jusqu'au garde-boue, et en plus ça freine énormément le vélo. Donc me voilà sur mon petit vélo, le sac-à-dos dans le panier à l'avant, la main gauche sur le guidon, et la main droite tenant mon iPhone et son flash, encore une scène surréaliste, surtout quand je découvre une vache couchée devant moi au dernier moment.

Je prends une journée pour me rendre sur Kaoh Tonsay ("l'Ile aux lapins" où il n'y a pas de lapins). Il faut trente minutes pour s'y rendre à bord d'un bateau en bois dont les moteurs sont tout droit sortis de Mad Max. Deux gros moteurs de tracteurs faisant un bruit de dingue et dans lesquels il faut mettre régulièrement de l'eau pour refroidir. C'est du "fait maison".


On nous débarque à cinquante mètres de la plage, on finit à pied...


...pour arriver sur l'Ile de Robinson Crusoé.


C'est très joli. Quelques bungalows ont été installés pour ceux qui veulent y rester quelques jours, dans des conditions très spartiates. Enfin de quoi se reposer, des hamacs, et un restaurant sur la plage, parfait.


J'avais lu qu'on pouvait faire le tour de l'île à pieds en trois heures. J'ai la journée et je ne vais pas rester sur la plage à ne rien faire, donc c'est parti !

Mais dans quoi je me suis encore embarqué ! Pour rappel je suis en maillot de bain et en tongs. Un chemin est à peu près tracé (au début en tout cas) et traverse la jungle. A ce moment là je ne préfère pas connaître la faune de l'île.


Après quelques minutes je tombe sur cette plage :


Complètement isolée, en plus je suis le seul à faire le tour, et je comprends pourquoi, du coup il y a une vraie ambiance "perdu sur une île déserte" (avec de l'eau, des gâteaux, une crème solaire et un téléphone portable dans le sac).

En continuant ça devient un peu la galère car nous sommes quand même en saison des pluies et le pseudo chemin est en fait un marécage plein de boue. Je patauge là-dedans, jusqu'au moment où je dois traverser ce passage :


En fait cette flaque est hyper profonde, et pleine de vase. Du coup, j'ai rentré un pied...il est ressorti sans tong ! Là ça ne rigole plus, je ne peux pas rentrer pieds nus en traversant la jungle. Il faut donc que je retrouve cette tong. Et bien, là, je peux vous dire, c'est comme le jeu des bocaux de Fort Boyard, on sait qu'il y a une clé au fond mais on veux pas savoir ce qu'il y a autour. Finalement je retrouve ma tong en la retirant de la vase telle Escalibure. Je continue de traverser les marécages en priant pour ne pas croiser un serpent, où je ne sais quoi. Et la récompense de tous ces efforts, c'est cette plage de l'autre côté de l'île :


La plage héberge tous les déchets de la région. Il faut savoir qu'au Cambodge les rivières servent de poubelles, tout finit donc dans la mer, puis sur les plages. En plus, des pêcheurs ont installé deux ou trois cabanes pour vivre ici, en passant devant je me fais poursuivre par leurs chiens, même vacciné contre la rage j'ai pas traîné. Très souvent il n'y a plus de chemin et il faut contourner la roche directement par la mer, avec de l'eau jusqu'au nombril en faisant attention au sac. Bien sûr au fond de l'eau il peut y avoir des crabes, des oursins, ou même juste une vieille cannette rouillée j'ai pas envie de savoir.



Puis, de retour dans la mangrove, en haut les toiles d'araignées, en bas...on ne veut pas savoir (en tout cas pas de sangsues), et au milieu, les moustiques.


Au final, le tour ne m'aura pris qu'une heure et demi, et oui quand on court dans les marécages pour éviter les bêtes, quand on court sur la plage pour fuir les chiens, et quand on court dans la mangrove pour éviter les insectes...forcément on va plus vite. Ça n'était pas qu'une partie de plaisir mais j'en garderai malgré tout un grand souvenir. J'avais quand même prévenu le restaurant que je partais faire le tour, au cas où j'aurais croisé la route d'un serpent un peu énervé.

Tout ça pour finir sur un transat à faire la crêpe au Soleil, après un bon repas les pieds dans le sable.


Je suis vraiment content d'être venu jusqu'à Kep. C'est une petite ville qui mérite le détour. Au moins je quitte la côte cambodgienne sous le Soleil et avec de bons souvenirs malgré l'adversité.

1 commentaire:

  1. It is going to be so hard for you to sit behind a desk again….. just thinking how neat your office was, always, clean desk policy…. Such a trip gives us another perspective of life!!!

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