lundi 4 juillet 2016

Vang Vieng

Exceptionnellement je vais commencer par mon ressenti : j'ai détesté mon passage à Vang Vieng.

Pour remettre les choses dans leur contexte, Vang Vieng était connu pour concentrer les gens qui venaient faire la fête au Laos, notamment les Australiens. L'activité phare est le "tubing", lâché plus haut dans le Mékong on descend assis sur une bouée, en s'arrêtant tous les 200m à un des nombreux bars qui longent la rivière. Les morts par noyade ont fini par pousser les autorités à faire fermer les bars. Mais l'activité existe encore.

Le reste de la ville est une succession de guesthouses diffusant des épisodes de Friends ou autres films américains, avec comme point commun l'accès à une bouteille d'alcool à distance d'un bras tendu.

Et pourtant, la région est magnifique, montagneuse, luxuriante, parsemée de quelques rizières.



Pas découragé, et évitant soigneusement le "tubing", je décide de louer un scooter. Les complications commencent. Il est 15h30 et les scooters doivent être rendu pour 18h ou 19h selon le loueur, je demande donc de façon très courtoise de ne payer que la demie-journée. L'accueil est très froid, nonchalant, et surtout on me refuse la demie-journée. Le troisieme loueur me propose une super solution, je loue le scooter pour 24h, parfait !...mais au prix de deux jours...heuuuuu, laisse moi réfléchir. Donc en résumé j'ai le scooter pour deux demies-journées au prix de deux jours, c'est super intéressant...je me fais donc avoir deux fois, c'est mieux.

Je finis par trouver un honnête loueur très professionnel qui garait ses scooters entre son étalage de fruits et légumes et sa friteuse probablement amortie depuis les années soixante, huile de cuisson comprise. D'ailleurs je me suis demandé s'il n'utilisait pas ses casques en tant que friteuse vu leur état. Je pense qu'il y avait moins de danger à rouler sans casque que de mettre cette chose sur la tête au risque de choper les pires maladies du Monde. Bref, je pars en expédition. Et ça continue, je dois prendre un pont pour traverser la rivière, forcément il y a un péage (seulement pour les étrangers). De l'autre côté je trouve enfin satisfaction dans de beaux panoramas.


Je me dirige vers un site dont le nom est très évocateur : le Blue Lagoon. Comment ne pas y aller, à priori une grotte est à visiter et on peut s'y rafraîchir dans la belle eau transparente d'un lagon. Et ça continue, je dois payer un droit d'entrée alors qu'il ne s'agit que de se baigner dans la rivière. Puis je gare mon scooter, et je dois payer le parking, non compris dans le prix de l'entrée. Enfin, quelques mètres plus loin, l'apothéose. J'ai regretté de ne pas être assis au moment de découvrir les lieux. Le paradisiaque Blue Lagoon est en fait un ridicule bassin d'eau marron où des dizaines de coréens se baignent en gilet de sauvetage, la vision d'horreur.



Je fuis donc cette partie pour me diriger vers le fond du site et monter vers la grotte qui abrite un bouddha, lieu à priori un peu sacrée. Il faut emprunter un escalier très raide et assez long. Mais pendant mon ascension je suis interpellé, je double des touristes (en fait que des coréens) en baudrier et mousqueton...j'ai pas vu le rapport. Je comprends une fois en haut, ils ont installé une tyrolienne...les bras m'en tombent. Honnêtement à partir de ce moment là plus rien ne pouvait me surprendre. Peut-être qu'un Grand 8 m'attendait plus loin dans la grotte.

Finalement la grotte était quand même à voir, un bouddha couché était installé au fond, évidemment j'étais tout seul.



Il faisait tellement chaud qu'en redescendant de la grotte je me suis finalement convaincu d'aller me tremper dans le paradis du gilet de sauvetage. Je trouve un endroit un peu plus tranquille, pose mon sac sur le bord, et tout de suite on vient me dire que ça n'est pas sûr et que je vais me le faire voler, c'est la détente. Je me baigne donc sans quitter mon sac des yeux, de toute façon il n'y a rien d'autre à voir puisque dans l'eau on ne voit pas à 2mm, un expresso est translucide à côté.

Je reprends vite la route pour suivre une boucle qui traverse la campagne. C'est encore très joli.



J'avais lu qu'on pouvait monter à pieds jusqu'à un beau point de vue sur la région. En effet, sauf qu'en marchant un peu je tombe sur un type qui me demande de payer pour aller marcher dans la montagne. Cette fois s'en était trop, j'ai fait demi-tour. Je veux bien admettre que c'est un peu idiot de se priver d'un joli point de vue pour quelques euros, mais je crois que l'accumulation à ce moment là m'a braqué, et je n'aurais pas profité du moment. Sur le retour, je dois emprunter un nouveau pont que je dois en toute logique payer.

Je fais l'impasse sur mes expériences des autres sites qui sont en tout point comparables à ce que je viens de décrire. Au final je dois reconnaître que la region est magnifique, les reliefs y sont très particuliers et les cultures façonnent le paysage. Néanmoins, le lieu reste avant tout un point de ralliement pour tout ceux qui veulent boire, se rafraîchir dans une rivière et surtout ne pas perdre leur standards (films et séries TV). Les commerçants ont certainement été mal habitués et ne font même plus l'effort de sourire. Et pour couronner le tout j'ai faillit me faire renverser par une voiture. Lorsque je me suis permis d'engueuler le conducteur, celui-ci s'est arrêté, a ouvert sa fenêtre et m'a fait ce fameux signe du doigt sous la gorge...ça m'a pas fait rire du tout, mais c'était finalement une parfaite conclusion de ce qu'a été mon passage à Vang Vieng.


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