Rangoun

Après l'agitation des grandes villes chinoises, je rejoins la Birmanie. J'avais hésité à y aller car en juin c'est la saison des pluies, mais à priori plutôt dans le sud. A mon arrivée je trouve des gens très souriants et avenants, et qui ne semblent pas vouloir à tout prix me faire dépenser de l'argent. Effectivement, le taxi que je trouve à l'aéroport me donne un prix d'emblée très correct. A noter qu'ici on roule à droite...mais avec le volant à droite !

Rangoun (qu'il faut maintenant appeler Yangon) est en fait un grand village, il n'y a pas de grands immeubles, il n'y a pas de grandes enseignes et c'est assez calme. Le seul quartier un peu vivant le soir est Chinatown. D'ailleurs Rangoun n'est officiellement plus la capitale administrative de la Birmanie (qu'il faut maintenant appeler Myanmar), ce titre ayant été octroyé à Naypyidaw.

Dans la rue, la plupart des hommes et des femmes portent encore le longyi, l'habit traditionnel qui recouvre les jambes. Les femmes le nouent sur le côté, les hommes au niveau du nombril. De vielles façades font corp avec la végétation, certainement dû au fait que le climat est très humide ici.

Comme partout en Birmanie, Rangoun habrite de nombreuses pagodes (ou stupas). Celle de Sule par exemple fait maintenant office de rond-point.

Je décide de tout faire à pieds, histoire de faire mes 100km quotidiens depuis le début de ce voyage, car cela me permet de traverser des quartiers et des rues que je ne verrais sûrement pas en taxi. Je passe par le marché qui finalement n'a pas grand chose d'exceptionnel si ce n'est qu'on y trouve absolument tout et n'importe quoi, mais principalement n'importe quoi.

En continuant je traverse une voie de chemin de fer et m'aperçois qu'ici les gens marchent le long des rails, au milieu des trains qui passent...tout va bien.

Un peu plus au nord je rejoins le lac Kandawgyi, dont une promenade fait le tour en passant par des ponts en bois et autres petites îles. C'est très reposant et j'y croise d'ailleurs de nombreux birmans qui viennent respirer un peu.

A l'une des extrémités du lac un restaurant en forme de dragon propose des spectacles traditionnels le soir, à mon avis, un brin touristique. Je suis repassé devant un soir, j'ai cru que Jean-Michel Jarre avait investi les lieux.

En continuant ma longue balade je partage souvent mon chemin avec des moines boudhistes, les hommes sont en rouge, mais j'ai découvert que les femmes aussi avaient leur habit, le meme que les hommes, mais en rose avec une écharpe rouge. Elles aussi ont les cheveux rasés. Je me demande vraiment ce qu'ils peuvent se dire : "Pourquoi l'homme existe ?", ou simplement : "T'as vu le dernier clip de Rihanna ?", ou peut-être juste : "Ça gratte quand même".

Je visite un grand nombre de pagodes, celle de Botataung à la particularité d'héberger un gigantesque bouddha couché.

Enfin, j'arrive au point d'intérêt numéro un ici à Rangoun : la pagode Shwedagon. C'est le centre religieux de tout le pays. Cette pagode dont la construction remontrait à 500 ans avant J.C, est immense mais surtout, tout ou presque est recouvert de feuilles d'or. Comme dans tous les stupas on retire ses chaussures. Heureusement avec mon incroyable expérience je suis venu avec des chaussures et des chaussettes que je mets une plombe à enlever et remettre à chaque fois. Je dois également me couvrir les jambes donc on me prête un magnifique longyi que je porte fièrement.

Le dôme principal est très imposant.

Tout autour on trouve des temples dans lesquels parfois une à dizaine de femmes chantent ou plutôt prient ensemble.

Il existe un coin pour chaque jour de la semaine. Il faut alors se rendre au coin qui correspond à son jour de naissance et faire une offrande d'eau.

L'ensemble du site est assez intrigant de part toutes ces représentations, figurines, lieux d'offrandes, c'est assez inhabituel de visiter un endroit tel que celui-ci.

On s'imprègne très vite de l'ambiance spirituelle qui y règne.

Rangoun est une entrée en matière parfaite pour comprendre, par étape, de quoi est faite la Birmanie et comment les gens fonctionnent. Je suis impatient de rentrer un peu plus dans cette culture où, un peu comme en Inde, la religion et la spiritualité ont une place prépondérante.