jeudi 20 octobre 2016

Bora Bora

Bora Bora, je n'en reviens pas d'être en train d'écrire un article de mon blog sur cette île mythique, probablement l'image que l'on se fait de l'île paradisiaque. C'est déjà l'avant dernier point majeur de mon voyage, avant l'Ile de Pâques. C'est aussi pour moi la première île sous le vent que je visite. Pour avoir une idée de l'étendue de tous ces archipels, si Papeete était Paris, alors les îles de la Société s'étendraient jusqu'à l'extrême ouest de la Normandie, l'archipel des Australes serait dans les Pyrénées, l'archipel des Gambiers serait en Grèce, et l'archipel des Marquises serait en Suède, autrement dit, pratiquement la taille de l'Europe.

Je prends donc un avion depuis Moorea, et par chance je me trouve du bon côté pour voir Bora Bora avant notre atterrissage.


Bora Bora a la particularité de ne posséder qu'une seule passe, c'est-à-dire une seule ouverture dans son lagon, ce qui explique en grosse partie sa beauté car le sable et le corail s'accumulent, créant des fonds peu profonds et donc des couleurs extraordianaires.


La vue depuis l'aéroport est sans aucun doute une des plus jolies, en arrivant c'est la claque ! Ce dernier a été construit sur un motu, en dehors de l'île.


Par conséquent, une navette nous amène sur l'île et nous permet de traverser le lagon, quelle entrée en matière ! (Je précise qu'aucune de ces photos n'a été retouchée...si si).


Je n'ai jamais vu une eau de cette couleur, on pourrait croire qu'ils ont mis un liner de piscine.


Nous passons devant les fameux bungalows sur pilotis, principalement dédiés aux couples en voyage de noce j'imagine. Les différences de profondeurs créent de jolis dégradés de bleus. J'ai l'impression d'être dans un tableau.


Je loge sur l'île, comme très très peu de touristes finalement puisque les plus grands hôtels se trouvent sur les motus qui entourent l'île. Quelques uns ont quand même été installés au sud, proche de la plus belle plage. Je suis accueilli par Hinano, et toute sa famille, qui habite une maison très modeste mais bien tenue. Je suis content de vivre cette experience comme cela, j'échappe au côté superficiel dont beaucoup se plaignent mais que je n'aurai pas l'occasion de voir.

Comme j'arrive en début d'après-midi, je file à la plage de Matira au sud, censée être la plus belle de l'île. En fait je me rendrai compte plus tard qu'il s'agit surtout de la seule. Pour m'y rendre je fais du stop, très pratiqué en Polynésie, les gens sont tellement gentils qu'il n'y pas besoin d'attendre très longtemps. C'est également pour moi l'occasion de discuter avec les locaux et essayer d'en apprendre plus sur la vie dans les îles, une vie si particulière. Et cette fois c'est Jacques qui me dépose. La plage est somptueuse, du sable blanc, des cocotiers, une eau transparente, et une température parfaite...et dire que je pourrais être assis derrière un bureau...


Le soir je dîne aux roulottes. Ici il y en a sur toutes les îles, c'est à chaque fois le même principe. Les portions sont énormes, il y a à manger pour deux personnes, je repense à la sensation de faim que j'avais après chaque dîner ou déjeuner en asie avec leurs petites assiettes, ici je suis ravis. Et en même temps c'est plutôt comprehensible car on pourrait mettre trois asiatiques dans le pantalon d'un tahitien. Je suis le seul Popa'a ici, à savoir le seul touriste et le seul blanc. Le mot Popa'a signifie "brûlé" en référence aux premiers colons qui arrivèrent sur les îles avec la peau brûlée par le Soleil.

Le lendemain je loue un vélo et pars pour le tour de l'île. Je vais avoir l'occasion de contempler le Mont Otemanu, culminant à plus de 700m, sous ses différents angles.


Bora Bora fait partie des volcans entre deux phases, plus vieux que les îles n'ayant aucun lagon, et plus jeune que les atolls n'ayant plus d'île (seulement un cercle de motu). Le volcan, éteint depuis longtemps, entame donc sa lente descente vers les fonds, et dans quelques millions d'années il n'en restera plus qu'un magnifique lagon de sable corallien. J'espère être encore là à ce moment là pour revendre mes photos qui vaudront de l'or.

Voici les rares exceptions, l'Intercontinetal, qui, en plus d'avoir un hôtel sur les motus, a également un hôtel sur l'île.


Comme je pouvais l'imaginer, tout l'intérêt de faire le tour à vélo réside dans le fait de pouvoir voir le sommet de différents endroits.



Voici un aperçu de la route que j'emprunte, c'est magique.


Finalement le tour ne m'aura pris que 2h30 en roulant tranquillement, ce qui me laisse le temps de monter un peu dans les hauteurs, mais pas très loin car ici sans guide c'est compliqué, rien n'est balisé et la végétation a pris ses aises. Il n'y a franchement pas grand chose à voir et à faire si ce n'est de découvrir que loin des hôtels cinq étoiles, la vie est relativement précaire. Les maisons sont vieilles et peu entretenues. Tout l'intérêt de Bora est de profiter du lagon. Je repasse rapidement par la plage et là j'entends quelqu'un qui m'appelle de loin. C'était Hinano avec ses enfants, sur le moment j'avais l'impression d'être connu, l'impression de connaître tout le monde sur l'île...enfin une seule personne finalement.

En marchant quelques mètres depuis ma chambre je peux observer le coucher de Soleil, à droite, hors du cadre, je vois même Maupiti.


Le lendemain je contacte Nono pour m'intégrer à un petit groupe avec lequel je vais faire le tour de l'île en pirogue à balancier (typiquement polynésienne) sur la journée entière. Voici la bête, nous ne seront que six personnes plus deux guides, génial !


Cette fois je vais pouvoir prendre un peu de recul. Depuis la pointe sud, le niveau de l'eau est si bas qu'il est possible de rejoindre la barrière de corail à pieds sur environ un kilomètre, après ça tombe à pic.


Et comme sur toutes les îles de la Société, il est possible d'aller voir mes copains les requins :


Et les raies :


Comme sur Moorea les requins restent méfiants, par contre les raies, quelle plaie ! Elles sont collantes c'est incroyable ! Elles sont tout le temps dans nos pattes, ou en train d'essayer de nous monter dessus, j'ai tout de suite fait le parallèle avec les pigeons de la Place Saint Marc à Venise. C'est compliqué de s'en débarrasser, du coup avec un autre on attendait qu'elles se collent aux autres de notre groupe pour filer voir les requins tranquilles un peu plus loin. Cette fois encore je me suis arrangé avec quelqu'un pour récupérer les photos prises sous l'eau. Malheureusement elles me seront envoyées deux semaines après mon retour. Je les attendrai avec impatience car en reprenant le bateau nous avons vu une raie Manta, beaucoup plus grande que les raies pastenagues, à environ six mètres de profondeur. On a tout de suite sauté avec les masques pour aller la voir, c'etait somptueux ! Ses mouvements de nageoires étaient très lents, on aurait dit des battements d'ailes, majestueux ! Encore une très belle rencontre. J'ai eu du mal à repartir.

Nous continuons notre petit tour...


...en longeant les motus tous plus beaux les uns que les autres.


En traversant un passage un peu plus profond, proche de la passe, des dauphins se joignent à nous, un banc entier.



Il paraît qu'à cet endroit une baleine était rentré dans le lagon, ça doit faire un drôle d'effet.

Le sommet prend maintenant une autre forme, selon le point de vue on pourrait chaque fois croire à une île différente.


A priori ce jour là je voulais passer incognito :


Le guide tahitien qui est avec nous nous fait partager son vécu sur l'île, et ne manque pas également de nous donner tous les noms des hôtels devant lesquels nous passons. Selon lui les chambres vont de 1'000 euros la nuit, à 14'000 euros pour une suite. Moi à ce prix là je ne ferme pas l'œil de la nuit, j'allume tout à l'intérieur, je prends des photos de tout, je regarde toutes les chaînes de télé proposées, je prends cinq bains à remous et six douches à jets massants, et je lis un livre dans chaque fauteuil de la suite.


Puis l'heure du déjeuner arrive et nous nous rapprochons de l'endroit où nous allons faire notre pause.


Sur un motu, parfaitement face à l'île. Voici la plage qui nous attend, rien que pour nous :


Les deux guides nous ont préparés un super repas à base de poisson cuit et cru mariné, de taro, de manioc, de pain au coco, d'ananas et de banane caramélisée. C'était délicieux. En plus on mange tout ça avec les mains dans une assiette qui n'est ni plus ni moins qu'une feuille posé sur des tiges tressées.


Pendant que nous mangeons, un des guides nous joue du ukulele...enfin je pense car dans ses mains, même un violoncelle passerait pour un ukulele.


Une fois bien rassasié nous avons tout notre temps pour profiter de la plage et du lagon. C'est sans aucun doute le plus beau paysage de mer qu'il m'a été donné de voir. 



Après cette magnifique pause nous repartons pour finir notre tour. Nous nous arrêtons une nouvelle fois pour mettre les masques et les tubas et profiter du jardin de corail qui s'avère être très joli. A un moment je vois un petit attroupement, je vais donc voir, et là je vois une énorme murène ! Elle n'avait pas l'air commode, un des guides s'amusait à l'approcher...ça ne m'a pas fait rire. C'est drôle comme le nombre de dents d'un animal peut influencer le sens de l'humour. Le plus beau jardin de corail de Polynésie se trouve à priori sur l'île de Tahaa où je me rends plus tard. Encore une fois je devrais récupérer quelques photos fin novembre.

En repartant nous passons devant un motu entouré d'une eau d'un autre bleu, encore different des autres dégradés précédemment observés.


Notre tour se termine et je comprends maintenant pourquoi cette île est tant prisée. Elle est magnifique, particulièrement son lagon unique au Monde. J'ai été ravi de découvrir également l'envers du décor en logeant dans cette famille. Il est bon de savoir que derrière les paysages de rêve et les grands hôtels   il y a aussi des gens qui luttent pour trouver un peu de travail et faire vivre leur famille...mais toujours avec le sourire. Ces polynésiens sont décidément des gens très accueillants avec lesquels tout est très simple. Je me souviendrai de mon passage ici pendant longtemps, et au même titre que le Taj Mahal, l'Everest, la Muraille de Chine, l'Opera de Sydney et autres, cette photo symbolisera pour moi la réussite de ce voyage :


1 commentaire: