samedi 1 octobre 2016

Taupo

Après ma randonnée infernale je vais me réfugier à Taupo, une petite ville au bord d'un lac, comme tant d'autres en Nouvelle Zélande. Dans le centre je tombe sur ce Mac Do qui a le mérite d'être original :


A priori on peut prendre son repas dans l'avion.

Taupo est donc au bord d'un lac, mais surtout les volcans encerclent la ville.



Au loin, au bout du lac, je peux voir le volcan duquel je me suis approché lors de l'Alpine Crossing, et il n'a pas l'air de faire meilleur temps que la veille.


C'est plutôt ballot puisque c'est aujourd'hui que je dois sauter en parachute ! J'avais pour projet de le faire un jour et j'ai toujours attendu de trouver l'endroit parfait. Je pensais le faire en Polynésie qui aurait été un magnifique spot, mais les tarifs m'ont dissuadé. Du coup c'est au-dessus du lac de Taupo que je vais le faire, avec les volcans comme panorama...pas mal !

Le rendez-vous est pris à 10h. Je vais être intégré à un groupe, mais malheureusement celui-là n'arrive pas, après 1h d'attente. Finalement ils arriveront avec près d'1h15 de retard tranquillement sans s'excuser. C'est dommage car entre temps les nuages sont arrivés et ça à l'air moins bon qu'il y a 1h. Bref, on s'équipe tous (mais pourquoi la combinaison doit forcément être ridicule ?), le "monit", Joel, avec lequel je vais sauter est hyper sympa. J'ai pris l'option caméra embarquée car c'est un moment unique et j'aimerais pouvoir en profiter de nouveau après le saut. Et justement Joel joue le jeu à fond et m'interview à différents moments clés.


L'avion est prêt...


...nous aussi, donc c'est parti.


On prend place dans l'avion dans lequel on est vraiment à l'étroit. On est cinq personnes à sauter plus les monits, et en plus certains ont pris l'option de se faire filmer par un autre parachutiste, donc on doit être une douzaine en tout.


Comme souvent dans ce genre de truc il a fallut que je sois désigné le premier à sauter donc je rentre en dernier et me retrouve devant la porte, et donc au bord du vide quand on sera en haut. Il faut toujours que ça tombe sur moi, c'est scientifiquement prouvé. Le moteur de l'avion démarre, la porte se ferme...puis rien ne se passe pendant trente secondes. Puis la porte s'ouvre et on me dit de descendre. Finalement les nuages deviennent trop persistants et  il est préférable de ne pas sauter. A ce moment là je repense à l'heure de retard du groupe. Pendant l'attente qui durera plus d'une heure, les membres de l'équipe qui organise les sauts sont venus me voir pour s'excuser, oui parce que finalement au total je pense que j'ai attendu près de trois heures ! La récompense sera un t-shirt qu'ils m'offriront à la fin, cool ça fait toujours un souvenir.

Les nuages finissent par se dissiper en partie, juste de quoi nous offrir une fenêtre. Cette fois nous prenons place dans un autre avion, un peu plus gros, les ailes hautes type Cessna, et on peut s'assoir, alors que dans l'autre nous étions par terre.


Le but est d'atteindre 12'000 pieds soit plus de 3'600 mètres au-dessus du sol, ce qui me permettra de faire une chute libre de 45 secondes ! C'est suffisamment long pour prendre conscience de ce qu'il se passe.


Le monit me fait ses dernières recommandations...


...pendant qu'on monte très rapidement (15 min de vol seulement). Au final on sautera au-dessus des nuages, j'ai presque l'impression d'être au hublot d'un avion de ligne.


L'altitude est atteinte, c'est à nous, la porte s'ouvre et derrière elle ce n'est pas une hôtesse me proposant un jus de tomate, c'est juste le vide. C'est assez surréaliste d'être assis tranquille sur le bord en plein vol, et tout le monde a le sourire. Puis vient ce fameux moment où je pends dans le vide, seulement accroché à mon binôme qui de toute façon aura le dernier mot quant au moment où il faudra se jeter.


Et c'est parti ! Mon rôle se limite à garder les mains près du corps, la tête en arrière et le corps en "forme de banane" selon leur expression, le temps qu'on se stabilise.


J'adore cette photo où l'on voit l'avion au-dessus, dire qu'en quelques secondes à peine on est déjà si loin de lui.


Les premières secondes on ressent vraiment la prise de vitesse très rapide, surtout avec la tête en bas, gagnant encore plus en accélération.


Par quelques mouvements de bras, Joel nous redresse petit à petit. 


Une fois à plat, je peux ouvrir les bras. Mon visage se déforme avec la résistance à l'air. C'est pas le moment de gober une mouche.


L'impression est incroyable, presque indescriptible, j'ai l'impression d'être dans un jeu video, je me trouve en plein ciel, des nuages en-dessous, un lac et des volcans autour, et rien au-dessus de moi, pas de parapente, rien. La vraie impression de voler, c'est complètement dingue !


Et justement on se rapproche des nuages qui eux ne bougent pas, ce qui me donne un repère et me fait prendre conscience de la vitesse à laquelle on va, plus de 200 km/h. J'ai adoré le moment où on les a traversés, c'était irréel...quel kif !


Puis vient le moment d'arrêter la blague et d'ouvrir le parachute. Je m'attendais à plus violent au moment de l'ouverture, finalement ça allait, où peut-être que j'étais encore mentalement dans ma chute libre et que je ne me suis rendu compte de rien.


Le monit s'amuse à nous faire tourner très vite pour gagner un peu de vitesse. De toute façon je vois bien qu'eux prennent leur plaisir dans la vitesse et pas dans la balade, ils seraient tous bien malheureux si on troquait leur parachute contre un parapente, ce serait comme échanger une Formule 1 contre un car de touriste avec le toit à l'air.


J'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec le parapente et la grosse différence, en plus de la vitesse de descente, c'est qu'en parapente on est comme dans une chaise longue, alors qu'ici on est suspendu, seulement accroché par un harnais, donc finalement c'est pas plus mal que ça ne dure pas.


Et voilà, on atterrit dans le gravier (sur les fesses), et mon baptême est réussi !


Intense expérience, je me suis senti parfaitement encadré, l'équipe est très professionnelle et sait quand il faut rigoler et quand il ne faut pas. Ils font tout pour nous détendre et faire en sorte que ce soit un souvenir inoubliable, ce qui est le cas. La chute de 45 secondes est suffisamment longue pour que les images soient imprimées dans la tête, je vais m'en souvenir un moment. La prochaine fois ce sera peut-être de plus haut, et peut-être tout seul...qui sait ?!

Et pour évacuer toute cette excitation je me rends aux chutes de Huka, juste à côté de Taupo. Elles proviennent du lac lui-même.


Je ne crois pas avoir déjà vu un débit si violent ! Les chutes en elles-mêmes ne sont pas impressionnantes car elles ne font que 9m de haut, mais la puissance du courant et telle qu'une piscine olympique serait remplie en 12 secondes. Ce débit vient du fait que l'eau s'engouffre dans un goulot d'étranglement très étroit.


Du coup la couleur de l'eau est d'un bleu magnifique. Les remous s'observent jusque très loin par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir.


Mon passage à Taupo s'achève. J'ai encore une fois eu une météo difficile mais qui ne m'a finalement pas empêché de faire ce que je voulais, et notamment mon saut en parachute, une nouvelle coche sur ma liste des choses à faire une fois dans ma vie.

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