samedi 6 août 2016

Alice Springs

Après le Nord, me voilà maintenant dans le "Red Center" et ses dômes montagneux sortis de nulle part. J'atterris à Alice Springs, une petite ville perdue en plein milieu du désert.


Cette fois j'opte pour le tour en groupe tout organisé, beaucoup plus commode ici. Départ 5h30 du matin direction Uluru. Ici les distances sont énormes, et pourtant quand on regarde le chemin parcouru sur une carte ça paraît ridicule compte tenu de l'immensité de ce pays.

On trouve à Uluru ce fameux monolithe rouge qui sort de la terre en plein milieu du désert : Ayers Rock. Mais cette montagne est avant tout sacrée et nul doute que nous sommes ici sur les terres aborigènes. Le guide nous propose deux options, soit passer deux heures dans le Centre Culturel Aborigène puis se promener au pied d'Ayers Rock, soit en faire le tour à pied en trois heures en faisant l'impasse sur le Centre. J'avais été un peu déçu par le Centre Culturel Aborigène du parc Kakadu donc je préfère opter pour le tour, et puis je ne suis probablement ici que pour une fois dans ma vie donc autant en profiter pleinement. Très étonnamment, lorsque que le guide demande qui part à pied je suis le seul à lever la main...tous les regards se tournent vers moi comme si j'étais bizarre, un grand moment de solitude dans le bus, mais j'y vais quand même, du coup tout seul (le guide restant au Centre Culturel).

Au pied du Rocher, l'eau a creusé des cavités faisant penser à des vagues :


Les grottes ainsi formées ont servi, et servent encore, de lieu de culte pour la communauté aborigène.


D'ailleurs, assez souvent pendant la ballade, des panneaux nous indiquent que les photos de certaines parties sont interdites. Pourquoi ? Parce que selon les aborigènes, certains lieux doivent être présentés avec leurs explications et surtout le ressenti qui va avec. Montrer une simple photo serait donc un grand manque de respect pour le lieu. Je n'ai donc aucune photo de ces parties là.


D'autre part, grimper le rocher est également un manque de respect. Et là il y a un paradoxe énorme. Un grand panneau indique que la communauté ne souhaite pas que la montagne soit escaladée, et pourtant la montée est équipée. On m'a expliqué que s'ils interdisaient complètement la montée, le tourisme dans cette region diminuerait de 40%. Et finalement les gens s'aventureraient quand même sans les cordes installées, créant probablement de nombreux accidents. Et à ce sujet, le guide nous apprend qu'il y a eu de nombreux morts sur cette petite ascension, et nous raconte une chose horrible, l'été la température dépasse les 50 degrés, le rocher et donc brûlant et les chaussures des gens commencent à fondre, les pieds se retrouvant donc exposés. Il nous a raconté avoir déjà entendu quelqu'un hurler à la mort car ses pieds brûlaient et il ne pouvait plus redescendre...une atrocité qu'on ne soupçonne pas en étant ici. En même temps on avait dit de ne pas monter ! J'ai d'ailleurs remarqué que le touriste moyen se comportait comme un sal gosse, plus on lui dit de ne pas faire ou de ne pas toucher les choses, plus il a envie de le faire. Du coup ça pourrait être drôle de mettre une pancarte : "Ne pas caresser les crocodiles".

Les quelques pluies laissent l'eau ruisseler et créent à certains endroits de petits canaux le long de la paroie et des traces noires pas forcément très jolies.


L'avantage de faire le tour est de voir le rocher sous différentes lumières.



Parfois, des pans entiers de rochers sont expulsés, laissant de grosses cavités :


Et voici quelques traces laissées par les aborigènes (que l'on peut prendre en photo) :


La végétation très verte contraste avec le rocher très rouge...c'est magnifique.





Il faut savoir qu'Ayers Rock est comme un iceberg, c'est à dire que la partie que l'on voit n'est en fait qu'une petite partie du rocher entier.

Le coucher de Soleil est un grand moment à plusieurs titres. D'abord parce que c'est très beau et totalement atypique. En temps normal le rocher change de couleur jusqu'à devenir violet, mais ce soir là les nuages nous empêchent de voir ce phénomène. Mais c'est également un grand moment d'hallucination, des cars de touristes arrivent de partout et des tables les attendent avec des bouteilles de champagne ! J'ai voulu m'isoler un peu, j'ai donc continué à marcher un peu le long du chemin balisé, et là je tombe sur un gars droit comme en "i", en costard avec une serviette sur le bras...il faisait des cocktails ! En plein désert ! Et tout ça avec un sourir comme si tout était normal. Un peu plus loin une fille passait vérifier que tout le monde ait bien ses petits fours, pourtant je regarde autour de moi et je ne vois que terre et herbe sèche, je suis bien en plein désert. La scène était surréaliste.


Le lendemain matin on se lève tôt pour voir le lever de Soleil cette fois, et c'est la même chose, on est les uns sur les autres. C'est vraiment domage et j'avoue ne pas comprendre étant donné l'immensité de l'endroit, pourquoi doit-on se retrouver tous agglutinés dans un si petite espace. Enfin c'est beau quand même.




Kata Tjuta, le second site, commence également à prendre la lumière :


Et c'est justement à Kata Tjuta que nous nous rendons le second jour. Cette fois ce sont plusieurs dômes qui se sont formés, et la végétation pousse tout autour, c'est absolument somptueux, j'ai préféré cette endroit à Ayers Rock.


Le paysage semble tout droit sorti d'une autre planète.


Nous partons en petit comité pour une marche au milieu de ce massif, et passons parfois dans des canyons.



Le mix entre la roche, la végétation et l'eau, c'était incroyable, j'ai vraiment adoré cette endroit hors du temps.



Sur la route du retour on fait un stop pour observer un grand lac de sel :


Malheureusement on a pas eu le temps de s'en approcher plus.


Puis nous arrivons au second camp pour notre seconde nuit. Une petite description des camps que nous avons utilisé s'impose. Les camps sont assez bien faits, il y a des douches et des toilettes, de grandes tables et des barbecues.


Tout le monde participe, c'est très bon esprit et franchement nous avons bien mangé tout le long de ce tour.


La journée, on s'arrête sur la route pour récupérer du bois pour faire un grand feu le soir. Puis vient le moment de dormir. Et là nous avons deux options, soit le bungalow que personnellement j'appelle "abri bus en ruine" dans lequel on trouve quatre "lits" (ou supports à matelas) superposés. Il y a des insectes et des trous partout, mais au moins on est protégé du vent et des dingos. Soit la seconde solution, dormir dans un "swag". La tranche de rigolade. Un swag est une sorte de gros sac de couchage dans lequel on se met AVEC son sac de couchage pour dormi à la belle étoile. L'avantage est que le swag contient un vrai matelas et sa matière est très résistante pour pouvoir être posé n'importe où. La nuit il fait 5 degré...donc je prends l'option abri bus. Ceux qui ont choisi le swag ont reçu la visite de quelques dingos qui venaient voir les poubelles de plus près, et m'ont dit qu'effectivement ils avaient eu froid. Franchement ils faisaient un peu sans abris dans leur swag, mais vu la clarté du ciel je pense que ça devait être une belle expérience, et en même temps dans notre hutte on faisait peine à voir. Un petit aperçu de la nuit passée dans les swag près du feu :


Le lendemain c'est parti pour une marche à Kings Canyon. Alors là, c'est du grand spectacle. Comme son nom l'indique il s'agit d'un canyon, bien moins grand que celui qu'on peut trouver au Etats-Unis, mais très impressionnant quand même. Avant de rejoindre le cœur du canyon on marche sur les hauteurs, un chemin se dessine entre des amoncellements de roches, on se croyait dans Indiana Jones.




Puis nous arrivons dans le canyon même. Les eaux de pluies se retrouvent prisonnières au fond, et années après années, un micro-écosystème s'est mis en place, et on y trouve de la végétation et quelques animaux.



C'est fou de trouver ça en plein désert. J'ai particulièrement aimé ce passage où nous avons fait un stop pour nous restaurer un peu :


Ça faisait un peu "oasis", c'était très apaisant.


Puis nous regagnons les hauteurs pour cette fois avoir une vue d'ensemble.




Parfois on trouve des traces d'effondrement impressionnantes.



J'ai également préféré cette journée à la première. Même si j'ai beaucoup aimé Ayers Rock.



Sur la route du retour, nous faisons une pause à un endroit où il est possible de voir quelques dingos et kangourous. L'un d'entre eux nous attendait avec son café et sa clope :


Ces trois jours étaient intenses car nous avons vu beaucoup de choses et avons parcouru beaucoup de kilomètres. Je ne regrette pas d'avoir choisi l'option groupe car c'était très bonne ambiance et ça m'a permis de rencontrer des gens sympas avec lesquels je continue d'échanger. La première journée à Ayers Rock était exceptionnelle car ce rocher a quelque chose de très particulier, de part sa forme et sa situation géographique, et part son côté sacrée. Cependant, j'ai regretté le très gros manque d'information sur la communauté aborigène. Ceux qui ont visité le Centre Culturel étaient très déçus également car ils n'ont pas appris grand chose. En effet, de nombreuses communautés vivent encore de nos jours dans les environs et n'ont pour certaines jamais eu de contact avec des européens. Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire, beaucoup à apprendre, et il y a une grosse carence de ce côté là. Bien sûr j'ai également regretté que nous soyons tous les uns sur les autres pour observer les levers et couchers de Soleil, mais bon je fais moi-même partie de ces touristes. Avec l'espace mis à disposition j'aurais pensé qu'il y avait mieux à faire. Puis les deux autres sites Kata Tjuta et Kings Canyon m'ont tout simplement bluffé, je ne m'attendais pas à voir de si beaux paysages et tellement atypiques, j'ai finalement préféré leur visite à Ayers Rock. Le Red Center est définitivement incontournable dans un voyage en Australie.

Maintenant direction l'aéroport pour m'envoler pour Cairns et la côte Est où mon van m'attend !

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