mardi 13 septembre 2016

En route pour Dunedin

Ce matin en me réveillant je me suis rappelé pourquoi il était bon de faire ce voyage en van (ou monospace en l'occurrence), en ouvrant les rideaux c'est presque chaque fois un spectacle.


Aujourd'hui je vais redescendre vers la côte jusqu'à Dunedin. J'ai donc un peu de route, environ 3h, mais il y a des choses à voir sur le trajet donc ça devrait me prendre une bonne partie de la journée. Et bien-sûr je commence par une nouvelle panne de batterie. Heureusement le personnel du camping avait ce qu'il fallait pour m'aider à redémarrer. Du coup je fais 40km et fais changer la batterie qui était morte. Maintenant je repars tranquille. J'espère en avoir fini avec les problèmes de voiture (pour rappel un pneu avait une valve défectueuse dès mon départ, j'ai dû le faire changer).

Et le premier stop que je fais c'est Clay Cliffs que je rejoins par une route en gros graviers après avoir passé deux portails et payé un petit droit d'entrée, car le site se trouve sur une propriété privée :


Comme son nom l'indique ce sont des falaises en argile, c'est très étrange.


C'est en fait le résultat de deux millions d'années d'érosion sur un sol argileux. On peut pénétrer à l'intérieur de ces falaises.


Une fois dedans on se croit sur une autre planète (je ne sais pas laquelle parce que finalement j'en ai pas vu tant que ça).


La balade est assez courte mais ça vaut le détour.


Pour déjeuner, comme souvent en Nouvelle Zélande j'ai le choix entre m'arrêter au bord d'un lac, au pied d'une magnifique montagne, ou au bord de la mer. Cette fois je choisis le bord de lac sur fond de montagnes. J'aime bien ces moments où j'ai tout mon temps pour contempler ce qui m'entoure, une salade de riz et de thon à la main. Au moins si l'environnement ne fait pas rêver, le plat compense.


Un peu plus loin, un nouveau lac, celui de Waitaki, qui est en fait artificiel, j'ai trouvé un barrage au bout avec de quoi créer de l'électricité. Et effectivement, il y a tellement de rivières et de lacs ici qu'il doit y avoir un grand nombre de centrales hydrauliques.


Et j'atteins l'océan. Ici il faut aller voir les Moeraki Boulders. Je paye encore un petit droit d'entrée. C'est drôle j'ai le sentiment de revivre ce que j'avais vécu au Laos où il fallait payer pour observer la nature, c'est un peu curieux, surtout qu'il n'y a aucun aménagement, je ne comprends pas trop ce que je finance. Bref...


Ces rochers sont parfaitement lisses et ronds, on dirait des boulets de canon. Il y a tout un tas de théories farfelues sur leur existence mais l'explication la plus cohérente serait en fait des noyaux de boue fossilisés recouverts de dépôts de calcite, le tout érodé depuis 60 millions d'années. A priori même l'explication scientifique comporte des zones d'ombre, incapable d'expliquer la forme sphérique. J'étais curieux de voir l'intérieur de ces boulets donc je me suis permis d'en casser un à main nues :


Effectivement on peut voir qu'il y a plusieurs couches de différents matériaux. Très étrange. J'aurais bien voulu en ramener un pour la déco de mon appartement mais impossible à bouger.


J'ai eu beaucoup de chance d'arriver à marée basse car à marée haute les rochers sont quasiment recouverts en totalité.


Avec une petite retouche ça donne de belles photos :


En rejoignant le parking je croise un vieux copain :


C'est con, mais ca m'a fait quelque chose !

Encore quelques tout petits kilomètres et j'arrive à Dunedin, la ville étudiante écossaise par excellence. Je dors dans une auberge qui est en fait un ancien manoir, c'est génial, j'adore le style et je me sens encore une fois chez moi assez vite. J'ai encore un peu de temps dans la journée donc je file sur Baldwin Street qui est la rue la plus raide du Monde.


Il ne m'en fallait pas plus, hop je cale le trépied.



D'en haut c'est impressionnant, une voiture s'y est engagée, j'ai vu dans les yeux du conducteur qu'il s'apprêtait à tenter un truc qui marquerait sa vie, les yeux injectés de sang et la bave au coin de la bouche. Blagues mises à part j'ai cru qu'il n'arriverait pas jusqu'en haut, ça puait l'embrayage cramé après son passage.


Encore une parce que ça me fait vraiment marrer.


Je suis content de cette journée qui ne fut pas que de la route, j'ai vu plein de choses tout au long du trajet, l'impression d'avoir eu une journée bien remplie pour finir dans un Manoir écossais. Ce matin je me suis réveillé au pied d'un glacier et ce soir je me couche au bord de la mer...atypique pays.

Je réalise qu'une chose a changé depuis quelque temps, je commence à me sentir vraiment bien très rapidement quelque soit l'endroit où je m'établis. Je trouve mes marques tout de suite et me sens chez moi en quelques minutes, peu importe le confort, peu importe la température extérieure, peu importe les installations à disposition. Les journées s'organisent de façon très fluide et j'ai l'impression que les sources de stress n'existent plus. Les petits problèmes qui auraient pu me plomber au début de mon voyage sont maintenant anecdotiques. Je crois qu'à barouder comme ça, de changer de lieux tout le temps, de côtoyer des gens différents tout le temps, de sortir de sa zone de confort en permanence, les curseurs bougent et notamment celui du degré de tolérance à tout. Moi qui pensais qu'à plus de trente ans je ne changerais pas, un tel voyage aura peut-être, finalement, une petite influence, mais c'est trop tôt pour que je m'en rendre vraiment compte.

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